Coups de cœur

« Dans la foret » de Jean Hegland aux éditions Gallmeister

Quand il s’agit de parler bouquin, je suis du genre bavarde et tout esprit de synthèse a déserté ma tête depuis longtemps.

Pourtant, les mots me manquent pour parler de ce roman.

Depuis quelques semaines, j’errais dans un désert littéraire.

J’ai ouvert Dans la forêt avec un brin de scepticisme. Mais le roman est court (300 pages) et le sujet ne pouvait que me tenter.

Et là : une claque absolue.

Je l’ai dévoré, à la fois subjuguée par la plume et un brin épouvantée par le récit.

Épouvantée, parce que, dans ce roman écrit en 1996, Jean England évoque une civilisation qui se meurt.

Un événement indéterminé a plongé le monde dans le chaos.

L’électricité n’est plus.

Le virus de la grippe tue les gens par millions, puis d’autres maladies que l’on pensait éradiquées prennent le relai.

La peur de la contagion pousse les gens à partir ou à se terrer.

La peur, la méfiance, la colère poussent les gens à la révolte, à la division, et à la haine.

Les promesses de changement, plus personne n’y croit. (Ça ne te rappelle rien ?)

Nell et Eva, 17 ans, vivent dans la forêt près de Redwood avec leurs parents.

Quand tout commence à s’effondrer, il leur reste la danse et la lecture pour se faire un monde.

Mais leurs parents meurent et les jeunes filles doivent apprendre à vivre seule.

Doivent-elles partir vers les grandes villes pour trouver de l’aide, de la nourriture, un travail peut-être ? Ou doivent elles rester dans la forêt ?

Au départ menaçante et vide, la forêt s’avère au fil des pages source de richesses essentielles.

Au fil de luttes incessantes avec elles-mêmes et contre les menaces qui les entourent, Nell et Eva apprennent à grandir, à faire le deuil de ce qui n’est plus, à perpétuer ce qui est et à réinventer leur vie. Elles apprennent à prendre en main leur vie avec ce qui reste : l’essentiel, la Nature.

Ce livre, qui résonne étrangement avec l’actualité, a été un choc.

Véritable ode à la nature, au retour à l’essentiel et à notre côté « sorcière », source de vie, je me suis délectée de chacune des pages jusqu’au final, éblouissant de lumière et d’espoir.

Tu auras compris, ce roman est une pépite. Ne passe pas à côté !

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