Coups de cœur

 » La Cité de la joie  » de Dominique Lapierre aux éditions Le Livre de Poche

Autant vous le dire tout de suite : ce fut incontestablement l’un des plus gros coup de cœur de ma vie de lectrice.

J’aimerais vous parler de ce livre avec les mots justes pour retranscrire sa force mais je sais que c’est peine perdue.

Ce livre n’est pas un livre.

C’est une leçon de vie.

La Cité de la joie dépeint le quotidien des habitants du bidonville de Calcutta nommé la Cité de la joie. Un bidonville où se côtoient la misère absolue, la maladie, la corruption, l’injustice mais aussi la solidarité, la joie pure, la foi et l’espérance telles que nous ne les  connaitront jamais tant, dans cet environnement extrême, tout est exacerbé.

Dans cette Cité, nous suivons divers personnages.

L’un d’entre eux est un prêtre français nommé Lambert venu de son plein gré pour être au plus proche des plus pauvres, à l’image d’un Saint François d’Assise. Plein de volonté, de compassion et d’une absolue envie d’aider, il va remuer ciel et terre pour venir en aide aux plus démunis et notamment ceux qui ont le sort le moins enviables en Inde : les lépreux.

Il est assisté par la solidarité, la bienveillance et la compassion des autres habitants de Cité de la joie qui ont conscience, dans leur dénuement absolu, que leur plus grande richesse est leur solidarité.

L’autre personnage inoubliable est Hasari un paysan chassé de ses terres, qui vient chercher une vie meilleure en ville. Sa combativité est exemplaire
Son désir de protéger les siens et d’offrir une vie meilleure à sa fille sont à pleurer tant il y met et y joue sa vie. Je ne l’oublierai jamais.

Une des phrases phare est  » Tout ce qui n’est pas donné est perdu ».
Ça donne le ton niveau humanité.

Bientôt Lambert sera aidé par un jeune médecin américain en quête de lui même qui va découvrir la terrible réalité de la vie en Inde.

N’allez pas imaginer que le roman est seulement plein de bons sentiments ! Certains passages sont à peine soutenables d’horreur et d’injustice mais toujours paradoxalement lumineux. Je n’ai jamais eu le sentiment de malaise, il y a toujours une lumière.

On y croise l’injustice la plus totale, l’inhumanité la plus odieuse, le dénuement et la mort. Chaque étape de leur parcours les plonge dans un abime qui semble sans fin !
Pourtant, au milieu de cette abjection, leurs sourires, leur joie pure pour un rayon de soleil ou une caresse dans le dos nous retourne le cœur.
Le déchaînement de joie pour chaque naissance au milieu des immondices montre à quel point ils célèbrent la vie davantage que nous ne saurions jamais le faire.
Ce roman est exceptionnel par bien des aspects.
Par son humanité qui suinte à chaque page et par la force de cette vie jaillissante plus forte que la mort, que la maladie, que la misère absolue.
Ces hommes et ces femmes se battent sans bruit pour leur dignité et la vie.
L’Inde, son fonctionnement et ses coutumes y sont également merveilleusement decrits.
J’ai appris mille choses, voyagé comme jamais et été émue à jamais.
Un roman inoubliable qui nous remet à notre place et nous invite à relativiser nos misérables petites misères quotidiennes.


Je n’ai pas d’autres mots que : un roman magistral.


Quelques extraits qui vous donneront envie de vous précipiter en librairie :
 » Un jour que je me trouve à Calcutta, un tireur de pousse-pousse me conduit dans l’un des quartiers les plus pauvres et surpeuplés de cette ville hallucinante ou 300 000 sans-abri vivent dans la rue. Le quartier s’appelle « Anand Nagar » – la Cité de la Joie. C’est le choc de ma vie. Car, au coeur de cet enfer, je trouve plus d’héroïsme, plus d’amour, plus de partage, plus de joie et, finalement, plus de bonheur que dans bien des villes de notre riche Occident. Je rencontre des gens qui n’ont rien et qui, pourtant, possède tout. Dans tant de laideur, de grisaille, de boue et de merde, je découvre plus de beauté et d’espoir que dans bien des paradis de chez nous. Surtout, je découvre que cette ville inhumaine a le pouvoir magique de fabriquer des saints. »
« Il est facile à tout homme de reconnaître et de glorifier les richesses du monde,dit-il en cherchant du regard les visages noyés d’ombre,mais seul un pauvre peut connaître la richesse qu’est la pauvreté… »

6 commentaires sur “ » La Cité de la joie  » de Dominique Lapierre aux éditions Le Livre de Poche

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