Coups de cœur

 » La dernière frontière » d’Howard Fast aux éditions Gallmeister

Comment un pays symbole de liberté a t il pu à ce point vouloir priver les Indiens de la leur ?

Dans ce roman écrit en 1941 (la date et le parallèle historique ont leur importance) Howard Fast met au jour, sous forme d’un roman, une page de l’Histoire qu’on a voulu cacher.

En 1878, les Cheyennes sont chassés de leurs terres du Montana et parqués (il n’y a pas d’autres termes) à 1600 kilomètres de chez eux en Oklahoma.

Le gouvernement veut avoir le champ livre pour exploiter les terres, construire les lignes de chemins de fer. Bref : faire du fric tranquillement.

Pour eux, les indiens ne sont que des sauvages et sont traités comme tels.
On leur propose des couvertures infestées, de la nourriture avariée.
Parqués sur une terre stérile, les indiens meurent de faim, de maladies, d’épidémies.

Comprenant qu’ils vont mourir et uniquement désireux de retrouver leurs terres ancestrales, 300 cheyennes menés par Little Wolf et Dull Knife  parviennent à s’enfuir de la réserve et entreprennent de parcourir les 1600 km les séparant de leurs terres.

Poursuivis par l’armée, les Cheyennes se battront jusqu’au bout pour une unique raison : retrouver leurs terres et pouvoir y mourir.

Dignes et courageux, les Cheyennes sont massacrés par la bêtise humaine.

Leur sort n’est pas sans rappeler les peuples européens chassés et traqués en 1941, date de sortie du roman.

Preuve en est s’il le faut que l’histoire se répète constamment et que nous n’en tirons jamais les leçons.

Howard Fast livre un texte fort avec des phrases qui nous marquent au fer rouge.

Après l’avoir lu, la conquête de l’ouest américain offre un tout autre visage que celui qui nous est généralement offert, très « romantisé ».

Jamais manichéen dans ses descriptions des uns ou des autres, il offre un roman inoubliable d’émotions, de vérité et de rétablissement de la vérité.

Un ouvrage bouleversant. Je n’oublierai jamais ces Cheyennes merveilleux de dignité, de courage et d’intelligence 🙏

6 commentaires sur “ » La dernière frontière » d’Howard Fast aux éditions Gallmeister

  1. C’est un sujet douloureux en effet ☹️. Malheureusement on confond souvent liberté et droit individuel à faire ce que l’on veut sans respect de l’autre. C’est la loi du plus fort toujours en vigueur aux États-Unis et qui s’est bien exportée. Un livre que je lirai volontiers. Je note 😊

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  2. Tiens, un western à l’envers qui me tente bien … J’en avais entendu parler mais je ne pensais pas que ce sujet douloureux y était traité de manière aussi forte. Sans doute à cause de la date de publication qui me paraissait trop lointaine pour que la conscience du génocide y soit traitée.

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