
Ce récit est sans conteste l’un des plus marquants et sensibles que j’ai pu lire sur cette terrible période.
En 2003, la mère d’Anne Berest reçoit dans sa boîte aux lettres une mystérieuse carte postale avec au dos écrits 4 prénoms : Ephraim. Emma. Noemie. Jacques.
Ce sont ses ancêtres, morts à Auschwitz en 1942.
Plusieurs années après, à la faveur d’un évènement concernant sa fille, Anne Berest décide de partir à la recherche de l’expéditeur de cette carte et de comprendre ses motivations.
Anne Berest se lance alors dans une véritable enquête.
Une enquête double.
D’un côté, elle reconstitue l’histoire de ses ancêtres durant cette période trouble.
Et de l’autre, elle tente de comprendre ce que signifie être « qualifié » de juif quand on mène une vie laïque dans la France d’aujourd’hui.
Quel coup de cœur pour ce récit !
Quel talent !
L’exercice était périlleux, difficile mais Anne Berest s’en sort haut la main.
Son récit fera désormais partie pour moi des textes fondamentaux à faire lire pour comprendre ce qui s’est passé, ne jamais oublier.
Elle montre avec clarté et sans pathos la manière dont le piège s’est refermé sur ses ancêtres.
Des gens simples, travailleurs, totalement intégrés qui ne se sont pas imaginés une seule seconde la hauteur de la haine qu’on leur vouait.
Des gens chassés de la Russie, puis de l’Autriche pour finir par venir en France, Terre des droits de l’Homme où ils se pensaient protégés.
Des gens qui à chaque fois perdent tout. Et reconstruisent. Sans jamais se plaindre.
Des gens qui, jusqu’au bout, ont voulu croire en la France, en ses valeurs.
Ils sont restés malgré les alertes les enjoignant à partir le plus rapidement possible pour les USA ou Israël.
On assiste, impuissants, à la trahison dont ils sont victimes.
Anne Berest reconstitue avec talent le contexte et le processus qui a conduit ses ancêtres à la mort. Comment l’impensable a été orchestré.
On lit ce récit presque comme un polar. Impossible de s’arrêter une fois commencé !
Elle nous prend par la main et nous emmène avec elle au cœur de cette famille, de cette époque.
Elle mêle à la fois une enquête passionnante, reconstituant le passé avec réalisme, et en apportant une profonde humanité à ses ancêtres.
On pourrait craindre trop de noirceur et de tristesse mais Anne Berest manie à la perfection la dose juste entre la terrible réalité et une forme de lumière et d’espoir.
On a voulu les deshumaniser ?
On a voulu les exterminer ?
On a voulu les oublier ?
A travers les pages, ils revivent et nous accompagneront à jamais.
Les lecteurs ne les oublieront pas et les porteront toujours dans leur cœur.
Quel plus bel hommage ?
Un récit nécessaire.
Encore et toujours.
Plus que jamais peut être.
Lire ce récit n’est pas seulement se pencher sur le passé mais regarder l’avenir et définir celui que nous voulons.
Un coup de cœur absolu.
J’ai honte, car ces quelques mots, cette chronique, ne sont pas à la hauteur de ce roman.
Je n’ai pas les mots pour vous dire à quel point il est nécessaire de le lire.
Un livre que je vais garder précieusement et que je vais offrir aussi. Beaucoup.
Pour que Emma, Ephraim, Noemie, Jacques et tous les autres continuent de vivre dans le cœur de nombreux autres lecteurs.
Ainsi, ceux qui voulaient les exterminer n’auront jamais totalement gagné.
Joli billet….. Rassure-toi tu leur rends hommage avec tes mots 🙂
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merci 1000 fois
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je reviendrais te lire une fois le roman lu. Je l’ai réservé à la bibliothèque mais je suis loin dans le rang ! je repasserai par ici pour te relire plus amplement
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Je serai ravie de te lire après lecture 🙂
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Il est dans ma liste de mes envies celui-ci 🙂 très envie de le lire !
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