
Baie du Massachusetts,1672. Mary Rowlandson est une mère et une épouse typique de la société puritaine anglaise qui a récemment pris possession de ces terres vierges américaines.
Elle est mariée à un pasteur qui a une vision pour le moins rigoriste de la vie.
Bien que Mary soit une femme de son siècle, dès les premières pages, on sent qu’elle étouffe .
Un jour, alors qu’elle est seule avec ses enfants, le village est victime d’une violente attaque des Indiens.
Ils la font prisonnière et Mary doit vivre le quotidien de cette tribu en fuite, et traquée par l’armée.
Si les débuts sont difficiles, Mary trouve progressivement une forme de liberté qu’elle ne connaissait pas au sein de sa propre communauté.
Elle découvre des mœurs, des attitudes, une tendresse et une liberté qui la bouleversent et chamboulent toutes ses certitudes et ses convictions.
Pour la première fois, elle se sent libre et se sent un être humain à part entière, mu par ses propres désirs.
Quand Mary sera libérée, toute la question sera de savoir si elle pourra se réadapter à la société soi-disant civilisée qui la corseté et qui l’étouffe.
Ce roman s’appuie sur l’histoire vraie de Mary Rowlandson. Cette femme livra aux États Unis le premier témoignage d’une captive et on dit que son témoignage fut le premier à bâtir la légende des captifs des Indiens.
Le style romanesque rend le récit très plaisant et agréable à lire.
Cependant, je dois avouer que dans les premières pages liées au récit de sa captivité, on sent poindre une histoire d’amour avec un Amérindien qui me semblait malvenue dans le récit. On peine à y croire. Comment une femme si ancrée dans le puritanisme, peut-elle si rapidement fantasmer sur un autre homme ? (Cependant, si on persiste dans la lecture, on sera surpris de la tournure des évènements -du moins fut ce mon cas- ).
Ce qui m’a plu en revanche, c’est de découvrir Mary enlever une à une les couches de son éducation puritaine et étriquée pour découvrir petit à petit qu’elle n’était pas seulement soumise et au service de, mais qu’elle était un être indépendant capable de penser par elle-même, et de prendre sa vie en charge. Son retour chez les blancs va compromettre cette liberté trouvée.
Le récit est si romanesque que l’on a tendance à souhaiter une tournure qui le soit tout autant, mais c’est oublier un peu vite que ce roman s’appuie sur le témoignage d’une femme ayant réellement existée.
Une femme d’une époque heureusement pour nous révolue, et qui, bien qu’elle ait ouvert sa cage, ne s’est pas totalement envolée.
Contrairement au récit de Herman Lehmann dont je vous parlais très récemment, et qui pour moi est empreint du conditionnement des Blancs voulant opposer les méchants Indiens et les gentils Blancs, ce qui est intéressant ici est que Mary prend une position toute autre et tranche avec le mythe classique.
Ici, on voit mieux les nuances et on distingue nettement les violences inimaginables qui ont été faites à ce peuple amérindien, et comment les soi-disant gentils Blancs ont tout simplement spoliés les terres indiennes et anéantis ce peuple.
Bien que j’ai dévoré ce roman grâce à la fluidité de la plume et que les points soulignés ici soient très intéressants, je suis restée sur ma faim d’une part en raison de l’incohérence de cette histoire « d’amour » mais aussi et surtout car je pensais que la partie sur la captivité de Mary serait bien plus longue.
Et vous ? L’avez vous lu ?
Pas lu mais je le vois souvent circuler avec des avis différents….. Il va falloir que je me fasse ma propre idée 🙂
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la couverture est dingue de beauté
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