
Charlotte Delbo nous décrit un endroit hors de toute humanité et de toute vie : le camp d’Auschwitz.
Là bas rien ne perce si ce n’est la mort.
Charlotte Delbo décrit la vie des femmes de ce camps, ce que fût sa propre vie l’espace infiniment long de quelques mois.
Aucune d’entre elles n’auraient dû en revenir.
Pourtant, Charlotte est revenue, même si elle ne sera jamais plus comme avant, car on ne revient jamais vraiment des camps.
Charlotte parle, témoigne.
Là-bas, c’est aussi ce qui la fait tenir : parler avec ses compagnes d ‘infortune. Parler de l’après, ne jamais faire cesser la possibilité d’un après, parce que cesser d’en parler c’était mourir. Abandonner tout espoir, c’était se condamner à mourir.
Charlotte Delbo évoque la mort, la maladie, l’odeur pestilentielle qui règne sur le camp, la totale déshumanisation.
Elle nous démontre qu’Auschwitz est un endroit hors du temps et de cette terre.
Une zone de mort, où rien ne vit même pas la végétation et encore moins une once d’humanité dans le cœur des gardiens de la mort.
Les mots claquent, aucun n’est inutile.
J’ai parfois eu le cœur au bord des lèvres tant certaines scènes sont insoutenables.
Malgré la qualité et la nécessité de ce texte, je dois reconnaitre que Charlotte Delbo met tellement de distance (par nécessité psychologique je suppose), que ma sensibilité a été moins titillée qu’avec d’autres témoignages sur le même sujet.
Toutefois, Charlotte Delbo nous offre un témoignage crucial pour ne pas oublier, ne pas les oublier.
Que leur mémoire dure, qu’on ne les oublie jamais et que tous ces êtres morts sous le coup de la barbarie restent à jamais vivants dans nos mémoires.