
J’ai enfin sorti de ma Pal la célèbre biographie de Marie Antoinette par Zweig !
Lu avec les copines, c’était chouette de pouvoir échanger sur ce texte !
L’histoire, on la connait.
Marie Antoinette, fille de Marie Thérèse, Impératrice d’Autriche, est mariée au dauphin Louis XVI alors qu’elle n’a que 14 ans.
Elle deviendra reine de France à 18 ans.
Adulée par le peuple à son arrivée à Paris, elle fera ensuite l’objet de divers scandales. On la juge dépensière, écervelée et uniquement soucieuse de fêtes et de somptueuses toilettes.
Lors de la Révolution française, elle sera emprisonnée à la prison du Temple et un simulacre de procès révolutionnaire la condamnera à l’échafaud pour trahison en 1793.
Pourquoi avais-je peur de sortir ce roman de ma pal ? Et d’une, parce que je craignais quel le style de l’auteur soit trop élitiste pour moi, et de deux parce qu’on me l’a tellement décrit comme exceptionnel que je craignais la déception.
Résultat ? Mitigé. Avec une 1ère partie que j’ai parfois trouvé trop dense et partiale, et une 2nd partie tout en finesse, émotions et profondeur que j’ai trouvé passionnante !
Sans nul doute, Zweig conte Marie Antoinette avec talent.
Il dissèque sa vie à l’aune de la psychologie, ce qui lui confère un éclairage intéressant et subtile, nous rendant la reine presque familière.
Le style est parfait évidement, bien qu’exigeant.
Zweig parvient, par de multiples anecdotes et des extraits de la correspondance de la reine, à nous faire vivre l’Histoire de l’intérieur et souvent par le petit bout de la lorgnette.
La seconde partie de la biographie, consacrée à ce qui se passe après 1789 est passionnant et la tension palpable.
Ça se lit comme un roman.
En ce qui me concerne, la plus grande réussite de Zweig est son approche psychologique et humaine de cette reine. De reine frivole et légère dans la 1ère partie, elle gagne en densité et en profondeur dans la seconde partie de sa vie.
La vie de la cour est également formidablement décrite avec son lot de parasites, de mensonges, et de trahisons.
Il m’a donné envie de me pencher à nouveau sur le destin tragique et romanesque de cette Reine mais qqchose me dérangeait au cours de ma lecture, quelque chose me manquait.
En effet, le portrait qu’il en dépeint m’a parfois désarçonnée, car il ne correspondait pas vraiment aux souvenirs des lectures que j’avais faites par le passé. Quelque chose me gênait sans que je parvienne à mettre le doigt dessus….
Du coup, je ne suis replongée dans les notes prises sur les livres lus auparavant, et j’ai visionné des reportages. Et c’est là que ce truc gênant m’est apparu : le portrait me semble très parcellaire, voire j’y trouve un parti pris.
On ne parle pas de son influence et de son rôle politique, certes limités mais pourtant réels ?
On ne parle pas de ses relations très étroites avec ses enfants, même bien avant qu’ils soient au Temple ?
Dans la première partie elle ne semble réduite qu’à la frivolité absolue.
Quant à Louis XVI était-il réellement si mou, si faible et si impuissant, si manipulé et manipulable ?
Zweig semble ne pas le porter en haute estime, contrairement à Marie Antoinette.
Évidement, il faut replacer cette biographie dans le contexte. Elle a été écrite en 1930 et depuis les historiens ont dressé des portraits plus nuancés et précis des monarques.
La biographie de Zweig se lit pour le style sublime de sa plume, sa formidable capacité à romancer la réalité historique, ainsi que pour sa vision novatrice quant à l’influence de la psychologie sur les personnages historiques et donc sur l’Histoire elle-même . Il donne à voir à quel point vie privée et vie publique sont intimement liés, et en cela, c’est passionnant.
Son véritable mérite est de désacraliser les figures historiques et de nous les rendre accessible.
Vous l’aurez compris, je n’ai pas eu le coup de cœur absolu, même si j’ai énormément aimé . En revanche, on peut dire qu’il aura su raviver avec talent mon intérêt pour cette période de l’Histoire de France puisque j’ai sorti de ma pal tous les livres liés de près ou de loin à cette période !
Et toi ? Lu ou pas lu ? Adoré ou passé à côté ?
Je cherchais Marie Stuart, après un article sur LesPlumesQuiPapotent, et il n’y avait que Marie-Antoinette dans ma bibliothèque de village…Je suis en pleine lecture et je le dévore!! La plume de Zweig est toujours un régal, et le découpage en petits chapitres est parfait pour le rythme. A défaut de musées ou de châteaux en ce moment, ça fait du bien de se plonger dans cet univers.
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