
Blanche, jeune américaine, est à Paris dans les années 1920 quand elle fait la connaissance de Claude Auzello, ambitieux directeur d’hôtel.
Ils se marient, et ensemble partent à la conquête de l’hôtel de leur rêve : le Ritz, dont Claude devient le gérant et Blanche, une des figures des lieux, choyant de ses attentions les illustres clients qui viennent y séjourner.
Mais le couple se délite au fur et à mesure des années.
Quand la 2nd guerre mondiale éclate, le Ritz, réquisitionné par les Allemands, ne devient que l’ombre de lui-même.
Face à cette guerre, Blanche et Claude semblent réagir de façon très différente, et le couple ne fait que s’éloigner un peu plus.
Survivront-ils à cette guerre ?
Au début de ma lecture, je dois avouer que le côté « cliché » de l’américaine débarquant à Paris et se trouvant plus libérée, intelligente et évoluée que toutes ces « serviles » petites françaises dévouées à leurs époux à eu une nette tendance à m’agacer. Il y avait un côté très « Emily in Paris » dans ce personnage de Blanche, un peu hautain, persuadée de sa supériorité américaine. J’avais également un peu de mal avec les « secrets » distillés par l’autrice, Melanie Benjamin, et qui n’en sont pas vraiment tant on les voit arriver à des kilomètres.
Et pourtant, je me suis laissée embarquée par l’histoire haute en couleurs de ce couple qui devra affronter ensemble les horreurs de la guerre, alors même que leur couple est en train de vaciller.
L’autrice sait nous resituer cette ambiance sombre de l’Occupation, avec ses zones d’ombres, ses compromissions, ses personnages ambivalents, et la notion toute relative du bien et du mal à cette période.
Finalement, la plume et le rythme de l’autrice m’ont embarquée. Elle m’a fait découvrir l’univers feutré et énigmatique du Ritz en temps de guerre. J’ai croisé d’illustres personnages d’Hemingway à Coco Chanel et découvert leur attitude parfois ambivalente.
Car bien qu’en légère partie romancé, tout ce qu’écrit Mélanie Benjamin s’appuie sur des faits réels.
Le couple de Blanche et Claude Auzello a réellement existé : derrière la petite histoire se cache la grande et cette proposition m’a totalement séduite.
Finalement, ce roman est plus profond qu’il n’y paraît au départ et ce fut une très belle surprise !
Melanie Bejamin sait avec brio nous raconter la tragédie de ce couple sur fond historique et avec un travail de documentation exceptionnel !
Un très bon roman pour les amateurs de romans historiques et tous les autres.