
» Et si, comme les femmes, les hommes étaient depuis toujours victimes du mythe de la virilité ? De la préhistoire à l’époque contemporaine, une passionnante histoire du féminin et du masculin qui réinterprète de façon originale le thème de la guerre des sexes. Pour asseoir sa domination sur le sexe féminin, l’homme a, dès les origines de la civilisation, théorisé sa supériorité en construisant le mythe de la virilité. Un discours fondateur qui n’a pas seulement postulé l’infériorité essentielle de la femme, mais aussi celle de l’autre homme (l’étranger, le « sous-homme », le « pédéraste »…).
Historiquement, ce mythe a ainsi légitimé la minoration de la femme et l’oppression de l’homme par l’homme. Depuis un siècle, ce modèle de la toute-puissance guerrière, politique et sexuelle est en pleine déconstruction, au point que certains esprits nostalgiques déplorent une « crise de la virilité ». Les masculinistes accusent le féminisme d’avoir privé l’homme de sa souveraineté naturelle. Que leur répondre ? Que le malaise masculin est, certes, une réalité, massive et douloureuse, mais que l’émancipation des femmes n’en est pas la cause. La virilité est tombée dans son propre piège, un piège que l’homme, en voulant y enfermer la femme, s’est tendu à lui-même.
En faisant du mythe de la supériorité mâle le fondement de l’ordre social, politique, religieux, économique et sexuel, en valorisant la force, le goût du pouvoir, l’appétit de conquête et l’instinct guerrier, il a justifié et organisé l’asservissement des femmes, mais il s’est aussi condamné à réprimer ses émotions, à redouter l’impuissance et à honnir l’effémination, tout en cultivant le goût de la violence et de la mort héroïque. Le devoir de virilité est un fardeau, et « devenir un homme » un processus extrêmement coûteux. Si la virilité est aujourd’hui un mythe crépusculaire, il ne faut pas s’en alarmer, mais s’en réjouir. Car la réinvention actuelle des masculinités n’est pas seulement un progrès pour la cause des hommes, elle est l’avenir du féminisme. «
A travers cet essai, Olivia Gazalé explore la place de la femme, mais aussi de l’homme à travers l’histoire et les différents courants de pensée.
Loin d’être un essai féministe, c’est avant tout un essai sur le sexisme.
En effet, elle s’attache à démontrer les clichés qui entravent la liberté des 2 sexes.
Si elle montre la manière dont les femmes ont été longtemps asservies et dominées, elle montre également que les hommes sont opprimés par le système de domination que leurs pairs ont mis en place. Ils ne peuvent pas exprimer leur émotion, leur impuissance, ou leur part de féminité et sont condamnés à être celui qui est fort, celui qui se bat, celui qui meurt au combat.
Il y aurait tant à dire sur cet essai exigeant mais si intelligent ! C’est sans conteste un livre d’envergure et très complet sur un sujet éminemment complexe.
L’auteure étaye toutes sa pensée avec brio et avec des références fortes, sans jamais tomber dans le manichéisme.
A lire d’urgence pour tenter de mieux comprendre la société dans laquelle nous vivons.
Un livre qui semble cultiver le bon sens. Espérons que ceux à convaincre le lirons… Pour ma part, je suis tout à fait convaincu du besoin de changer de mentalité et que « la femme est l’avenir de l’homme ».
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