
» Si les droits de l’homme sont nés en Occident, c’est parce que l’Occident était chrétien et que le christianisme n’est pas qu’une religion. Certes, le message des Évangiles s’enracine dans la foi en Dieu, mais le Christ enseigne aussi une éthique à portée universelle : justice et partage, non-violence, liberté de choix, fraternité humaine.
Quand, au IVe siècle, le christianisme devient religion officielle de l’Empire romain, la sagesse du Christ est obscurcie par l’institution ecclésiale. Elle renaît mille ans plus tard, lorsque les penseurs de la Renaissance et des Lumières s’appuient sur la » philosophie du Christ « , selon l’expression d’Érasme, pour émanciper les sociétés européennes de l’emprise des pouvoirs religieux et fonder l’humanisme moderne.
Frédéric Lenoir raconte le destin paradoxal du christianisme et nous fait relire les Évangiles d’un œil neuf. «
Quel meilleur jour que le 25 décembre pour vous poster cette chronique ?
Un essai très intéressant de Frederic Lenoir sur le Christ en tant qu’homme et philosophe.
L’auteur décortique la vie et le message de Jésus sous un prisme purement historique, débarrassé de toute « récuperation » religieuse.
Il analyse la genèse du message de Jésus, sa portée et les conséquences de son discours sur la transformation des religions par la suite.
C’est vraiment intéressant, même pour quelqu’un qui ne s’intéresserait pas à la religion.
On y apprend toute la puissance et la portée révolutionnaire du message de Jésus, et ce n’est pas inutile de le rappeler tant son discours est encore brûlant d’actualité et de beauté. Jésus prônait l’égalité des Hommes, la liberté individuelle, la justice sociale, la séparation des pouvoirs, la non violence et le pardon et l’amour du prochain plus que de soi-même. Plus étonnant encore, dans une société fortement matriarcale où la femme n’avait ni existence ni droit en dehors de la tutelle masculine, Jésus prônait l’émancipation de la femme. Il sera d’ailleurs le seul à accueillir les indigentes, les prostituées, les veuves dans son cercle proche et leur confiera même des responsabilités et de grands pouvoirs. C’est à Marie Madeleine qu’il donne le pouvoir de baptiser les femmes en son nom. Meme ses propres apôtres trouvaient que c’était pousser le bouchon de la modernité un peu loin ! Mais Jésus n’en aura cure, tant la femme est pour lui l’égal de l’homme.
Frédéric Lenoir décortique ensuite comment le christianisme, en devenant religion d’Etat avec Constantin sous l’empire romain, sera dépossédé de son puissant message originel, et comment ceux qui institutionnalisent la religion vont la détourner et en quelque sorte tromper le message du Christ. En effet, ils ont introduit l’argent, le pouvoir et la restriction des libertés , vidant et pervertissant ainsi la puissance du message de Jésus.
Un essai historique et philosophique absolument passionnant que je ne peux que vous conseiller vivement !