
Abandon.
Capitulation.
Désolation.
150 pages que je m’efforce de comprendre, et que je n’y parviens pas.
De guerre lasse, j’ai fini par lire la préface qui m’a, enfin, quelque peu éclairée sur ce que j’étais en train de lire.
Parce que je l’avoue humblement, je n’ai rien, mais alors, rien compris.
Pas un traître mot.
Après avoir lu la préface de son traducteur, j’ai compris que c’était là le propre de Faulkner. Un style très déroutant, conçu pour perdre le lecteur. Il use de symboles et d’ellipses et d’une construction pour le moins alambiquée : inversion des dates, confusion des noms. Rien ne nous est épargné. Dans sa préface, on nous alerte sur le fait que la lecture de Faulkner n’est pas faite pour un » lecteur paresseux ».
Je prends note donc, je suis une lectrice paresseuse.
Mais je prends du plaisir à ce que ce soit l’auteur qui sache me prendre par la main, et me fasse entrer dans son univers.
Je ne prends aucun plaisir quand il dresse un tel mur à la porte de son univers. Comme si seul un petit cercle d’initiés et de « valeureux » lecteurs avait le droit d’y pénétrer. Une littérature si élitiste, qu’elle finit par me laisser totalement sèche de tous sentiments et de toutes émotions. C’est si opaque et si impénétrable (je n’ai pas compris une seule phrase, je vous jure…) que cela me fait l’effet de certaines de ces œuvres-d’art contemporain que j’ai pu admirer au Moma de San Francisco : tu sais que c’est un chef-d’oeuvre parce qu’on te l’a dit, mais tu ne comprends pas pourquoi sans de savantes explications.
Or, rien de tel pour me perdre, moi qui demande simplement à une œuvre de me toucher au cœur, de me parler sans rien dire, ou de me faire comprendre quelque chose, qui jusque-là, m’avait échappé.
Ce roman me laisse frustrée et presque abasourdie devant cet exercice de style vraiment déroutant. J’aurais aimé en percer le mystère, vraiment, mais là… je ne suis pas à la hauteur.
Je n’ai jamais lu Faulkner.. mais alors là je suis carrément refroidie !
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Oups pardon 🙂 Ceci dit, les avis sont très partagés, donc ça vaut le coup de tenter !
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J’ai lu Faulkner pour la première fois à 17 ans. C’était Tandis que j’agonise, dans mon cours de littérature américaine. Le prof (il était génial!) nous avait accompagné pendant cette lecture. C’était un livre particulier, mais qui m’a beaucoup marquée. Je n’ai pas lu Le bruit et la fureur, j’aimerais quand même tester, un jour. Je crois que certaines lectures doivent être accompagnées. Je ne peux pas aborder un grand classique juste comme ça, même aujourd’hui. Souvent je me documente autour. Souvent je le lis en duo avec une amie pour ouvrir une discussion et comprendre ce qui m’échappe. J’ai lu quantité de livres de cette façon: Udolpho, Crime et châtiment, Guerre et paix, Moby Dick. Je trouve que ça aide à aborder une oeuvre qui semble hermétique ou incompréhensible, ou même qui « fait peur ».
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Complètement ! D’ailleurs beaucoup ont lu ce livre au lycée et je crois effectivement qu’il demande à être accompagné et analysé. Tu as totalement raison et lire avec une amie est une super idée pour échanger et éclairer des passages obscurs.
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