Le dernier gardien d’Ellis Island nous raconte la vie de ce bout d’île, passage obligé avant la terre promise pour tous les migrants souhaitant rejoindre l’Amérique. La vie de cette île, remplie de tous les espoirs et les tragédies humaines, avant que le centre ne ferme et ne devienne un musée.
On y apprend comment les migrants débarquaient des bateaux après des semaines d’un voyage la plupart du temps cauchemardesque. Comment ils étaient triés, sélectionnés, scrutés à leur arrivée, pour savoir s’ils avaient le droit de pénétrer en terre promise, ou devaient ré.embarquer directement, retour à l’envoyeur.( Peu de gens finalement, seulement 2% des arrivants )
Ce roman est écrit sous la forme du journal intime du dernier gardien d’Ellis Island. Il y dresse de nombreux portraits des personnages croisées, un portrait aussi de cette Amérique de la première moitié du XXe siècle avec la grande dépression de 29, les guerres, la montée en puissance de la mafia sicilienne, Al Capone et la prohibition.
Mais il est également question de deux grandes et belles histoires d’amour. Les seules de ce gardien à la vie bien solitaire et jalonnée de tristesse, de deuil et meme d’une forme de malédiction !
Un roman très puissant sur le phénomène migratoire, qui nous rappelle à quel point il est difficile de s’arracher à un pays, à sa famille, ses coutumes et ses traditions, fusse pour gagner une terre promise qui souvent, déçoit bien des gens à l’arrivée, tant elle peut être dure, sélective et âpre pour les nouveaux venus.
Un roman qui nous rappelle aussi que l’Amérique, vaillante et puissante mondialement, que l’on connaît aujourd’hui, s’est précisément construite grâce au mélange de cultures et grâce à ces migrants de tous horizons. On y parle d’une époque révolue où l’Amérique construisait encore des ponts, plutôt que des murs…
Les Petites Lectures de Maud 